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La légende
Autrefois, le Rusquec était la demeure
d'un géant nommé Guévrel (encore appelé
Guéor), il travaillait à se construire un château
gigantesque en brisant les rochers à grands coups de masse.
Les blocs au milieu desquels dégringole la
cascade de Saint Herbot ne sont, dit-on, que les restes du chantier.
Il les façonnait en pierres de taille, qu'on reconnaissait
à leurs étonnantes dimensions dans les soubassements
du château du Rusquec.
Un jour vint s'établir au fond du vallon un humble solitaire,
Herbot : Il arrivait de Berrien, où les femmes l'avaient
tellement tourmenté et brimé, qu'il avait dû
céder la place. Bien que païen, Guévrel ne l'accueillit
pas trop rudement. Il lui permit même d'emprunter à
ses troupeaux une paire de bœufs blancs, grâce auxquels
l'homme de Dieu put charroyer les matériaux de son ermitage.
Leur bonne entente ne dura pas.
Guévrel s'aperçut que ses tenanciers, trop assidus
à écouter les leçons d'Herbot, négligeaient
labours et bétail, et que les lourdes redevances qu'il exigeait
d'eux risquaient de se trouver fortement réduites. Il enjoignit
au solitaire d'aller plus loin, mais celui-ci refusa de partir.
Une nuit, Guévrel se rendit à l'ermitage d'Herbot
pour l'écraser. Il glissa et s'empala sur la tour de l'église
qui était encore surmontée d'une flèche. Il
put se dégager, se traînant dans la montagne. On l'enterra
sur la crête voisine, on amoncela par dessus toutes les roches
alentour et l'on couvra ce cairn d'une dalle, que les habitants
appellent le tombeau de Guévrel. Ce tombeau se trouverait
sur la colline entre Loqueffret et Saint Herbot.
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